Dans la soirée de ce mardi, les bukaviens sont embarrassés par l’arrestation de Kapapa*, tailleur et tenancier d’un petit atelier de couture situé sur avenue Mbaki dans la Commune d’Ibanda. Il est reproché à Kapapa de n’avoir pas remis à temps les pagnes (Super Wax) d’une dame.
Kapapa cousait ces pagnes depuis plus d’un mois, dépassant remarquablement le délai convenu avec sa cliente. Pris de colère, la dame n’est pas restée apathique. Grâce à ses connaissances dans les milieux des gouvernants, elle choisit de faire intervenir des militaires pour arrêter Kapapa. Du coup, deux militaires débarquent dans son atelier.
L’homme est d’abord menacé, intimidé puis giflé. Dans ce pays où seuls les nantis ont droit aux menottes "originales", Kapapa a les bras attachés par des cordes en plastique. Il est trainé à pied tout le long de la route qui mène au camp militaire Saïo où une petite cellule l’attend.
En attendant, Kapapa est détenu « provisoirement » dans une cellule. Et ici chez nous, la détention provisoire a ses péripéties, un affront au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire. Kapapa commence ainsi une nouvelle lutte, celle de retrouver sa liberté, au prix d’énormes sacrifices.
* Kapapa, nom de code pour protéger l’honneur et la sécurité du tailleur