A quelques mois des élections, le chantier 'Route' de plus en plus visible à Bukavu


Dernièrement, un ami m’a demandé de parler dans ce blog de quelque chose de positif.  Et bien voilà, ça tombe bien! Enfin un constat positif, mais toujours aussi baroque.  A seulement quelques mois des élections présidentielles prévues le 28 novembre prochain, Bukavu ressemble désormais à un vaste chantier. Les piétons, les conducteurs des taxis, les motards et autres transporteurs sont incommodés par des travaux en cours sur la voirie urbaine de la ville de Bukavu. 
 
Du marché de Nyawera en passant par la route de l’ISP-Major Vangu au quartier Essence, de la Place de l’Indépendance jusqu’au quartier Industriel, des engins chinois et congolais sont à pied d’œuvre pour répondre au vieux desideratum de la population de Bukavu : De bonnes routes urbaines. Des maisons construites anarchiquement sur le long de la « Route d’Uvira » sont en pleine démolition  par des tracteurs de l’Office des Routes pour faire respecter les frasques et marges tracées sur ces routes depuis l’époque coloniale.
  
« Ces travaux sont l’œuvre du gouvernement national, initiée par le Chef de l’Etat dans le cadre des 5 chantiers de la République », déclarait le Gouverneur de Province sur les ondes d’une radio locale.  A la question de savoir pourquoi attendre la veille des élections pour initier ces travaux, Chishambo a cette réponse : « Ça n’a rien à avoir avec les élections. Nous sommes un gouvernement responsable, qui a un programme et qui fait son travail normalement et progressivement… »

Dans les rues de Bukavu, les avis restent partagés. Gertrude est informaticienne dans une ONG internationale. Pour elle « c’est la première fois depuis plusieurs années que ces routes sont reconstruites. Donnons à ce chantier une chance, peut-être que cette fois-ci les choses marcheront. » 

Mao est motard. Sur sa moto qui me dépose à l’Edap/ISP, il me lance: « ces travaux ne sont que des mascarades pour les prochaines élections. Pourquoi ne les avoir pas commencés tôt ? Je suis sûr que ces travaux ne seront jamais achevés aussi longtemps qu’il n' y a pas d’hommes sérieux à la tête de ce pays ». Et d’ajouter que  « ces chinois ne font que nous rajouter de la poussière, déjà omniprésente en cette saison sèche ». 

L’allure que prend de plus en plus le chantier Route dans la ville de Bukavu étonne plus d’un. D’où le doute qu’éprouvent certains bukaviens sur sa qualité et sa durabilité. Ce chantier ne ressemble-t-il pas aujourd’hui à une équipe de football menée 1-0 à une minute de la fin du temps réglementaire ? Les « joueurs » semblent enfin motivés à marquer le but de l’égalisation. Le but qui pourrait changer le score, placer l’équipe en bonne position et remettre les supporters en confiance. Quoi qu’il en soit, à quatre mois des élections, Bukavu change.  Et très rapidement. Vive les élections!

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