Les convoyeurs des bus de transport : Aucun respect pour les clients !



Ce dimanche matin, je dois être à Kadutu à 8h00. C’est une urgence ! Je n’ai pas de sous dans ma poche. La seule monnaie dont je peux me vanter ce sont quelques billets de 100 Francs congolais qui traînaient encore la veille dans mes poches. J’en réunis quatre, assez suffisants pour une course dans un bus. Aussitôt, je me plante au parking de Nyawera. Il est 7h30’. J’entre dans un minibus. Je suis encore seul dedans. Le convoyeur hèle passivement les clients qui sont rares. Il n’y en a presque pas d’ailleurs. Les peu de clients qui arrivent, préfèrent prendre les taxis-voitures ou motos qui sont vite pleins et expéditifs. Moi par contre, je ne peux me permettre ce luxe à cet instant. Ma poche est indigente. Je patiente.

Dans ce minibus de 18 places, les clients arrivent peu à peu. Nous sommes deux, trois, puis cinq clients. A 7h50', je meurs déjà d’impatience d'arriver à mon rendez-vous de 8h00. En plus, je remarque que le convoyeur ne fournit pas suffisamment d’effort pour mobiliser les clients. Mais peu à peu, les clients affluent. Nous sommes déjà 17 et il est 8h20'. Je suis très en retard.

Le chauffeur qui doit nous conduire ne veut pas quitter le parking tant que la dernière place n’est pas occupée. Eh bien, il faut encore attendre ! Pendant ce temps, l’homme avec qui j’ai rendez-vous à Kadutu, s’impatiente. Il a un programme chargé. Il me fait des appels téléphoniques et d’incessants "bips". Pour moi, l’heure est grave ! Je suis fou furieux de cette longue attente. Je négocie le départ avec le chauffeur du bus mais sans succès. « Je ne peux pas quitter tant que le bus n’est pas plein », me lance-t-il sèchement. On attend encore!

La goutte d'eau qui déborda le vase 

Impatients d’attendre, trois clients quittent ce bus et prennent des taxis. Je suis alors troublé. C’est là qu’un des clients demande gentiment au convoyeur: « Maintenant que trois clients viennent de quitter, on doit encore attendre combien de temps ? »
Le convoyeur, nous regardant tous dans les yeux, lance avec aisance : « Que celui qui veut quitter ce bus, le quitte ! Vous pensez que je peux manquer des clients ? On ne quittera pas ce parking tant que ce bus n’est pas plein. Et celui qui veut partir qu’il s’en aille ! Sots et stupides que vous êtes ! Et faites ce que vous voulez, vous ne m’emmènerez nulle part!» 

Les propos du convoyeur laissent tout le monde de marbre. Certains de ceux qui sont avec nous quittent aussitôt ce bus. D’autres, insensibles à ces propos, attendent toujours le départ. Moi par contre, je suis furieux d’être traité de sot par un inconnu que je n’ai rien fait et en même temps je suis embarrassé... Ma petite sagesse a tout simplement épargné cet impoli de convoyeur à avoir un visage défiguré ce matin là..

Jusqu’à quand continuerons-nous à être victimes des propos malsains de la part des convoyeurs des bus de transport ? A qui advient la faute pour déguster si gratuitement de telles humiliations ? A l’Etat ? Aux propriétaires de ces bus ?  Peut-être oui ! Eux qui embauchent à tout coin de rue des troubadours grossiers, malappris et mal élevés.

Il a fallu attendre encore 20 minutes avant que le chauffeur décide enfin de quitter le parking, avec seulement quelques clients. J’arrive avec une heure de retard à mon rendez-vous. Et dire que les Congolais ne respectent pas le temps ! Ma journée dominicale venait ainsi d’être gâchée par un convoyeur de bus !

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