"Sapilo", une liqueur locale interdite aux jeunes


Une radio locale diffusait ce matin un communiqué du Maire de la ville de Bukavu. Philémon Yogolelo interdit la vente des liqueurs locales. Selon son communiqué " tout contrevenant à cette décision subira la rigueur de la loi et payera une amende allant de 100 à 150$".

Pendant ma promenade dans la ville, je rencontre une vendeuse dans un kiosque. Par curiosité, je lui demande si elle vend du "Sapilo'' (terme utilisé dans la région pour désigner ces genres de liqueurs). Elle m'en sort deux de différents labels et de différents prix! "Pour cette marque la grande bouteille coûte 500 fc et la petite bouteille 300 fc", me lance-t-elle, sans gêne. Visiblement, elle n'a pas eu écho du communiqué du Maire. Voulant lui relayer le communiqué, elle s'irrite et me rétorque: " Ce n'est pas la première fois que le Maire de la ville prend une telle décision! D'ailleurs lui-même en consomme...

Le marché de Bukavu est submergé par ces produits toxiques. « C’est parmi les produits qui s’écoulent vite », estime un observateur. Les plus  grands acheteurs sont les jeunes.  Kara est l’un de ces consommateurs : « Si je continue à boire du « Sapilo », c’est par manque de travail. C’est pour me divertir et ça me soulage. Je peux m’en acheter à 300 fc alors qu’une bière me coûterait le triple ! Alors je fais quoi ? ».
Les jeunes comme Kara sont légion à Bukavu. Ils consomment à leur aise ces liqueurs.  Le comble est que certaines de ces bouteilles n’ont aucune indication. Pas de marque de fabrication  ni de taux d’alcool, et pas même de date d’expiration. Et cela ne dérange pas toujours les consommateurs.

La police Nationale Congolaise, les bourgmestres des communes et les Chefs des quartiers qui sont chargés de l’exécution de cette « énième mesure du Maire », ne semblent  pas se soucier des conséquences de ces produits. Leur implication est insignifiante! Pendant ce temps, la vente et la consommation du « Sapilo » continue à bien se comporter sur le marché de Bukavu.

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